Avec le retour du soleil, la blouse roumaine ainsi que ses imitations ont le vent en poupe. Ce vêtement séduit par sa coupe ample et classique, ses motifs floraux et ses broderies traditionnelles.
Le saviez-vous ? Tissée en Roumanie habituellement sur un métier à tisser primitif, cette blouse était le support prisé par les femmes habitant généralement la campagne pour labourer les champs. Au fil du temps, cette blouse s'est raffinée et atteint la beauté qu'on lui connaît aujourd'hui. Outre son aspect fonctionnellement, ce vêtement était aussi utilisé par les femmes comme support imagé pour raconter l'histoire de leur vie et leurs croyances à travers les broderies qui ornent les manches. On retrouve différents motifs soit géométriques, soit inspirés du paysage roumain et de la nature, de la religion et des traditions. Un motif fréquent est une spirale qui évoque le cycle de la vie. Autrefois, les motifs brodés révélaient aussi l’âge, l’origine et le statut social de la personne, grâce à des couleurs et des symboles spécifiques.
Pourquoi cette blouse est-elle si importante pour les Roumaines ?
Selon une vieille légende roumaine, on raconte que Mahmud, le Sultan ottoman qui, lors d’une expédition au nord du Danube, aurait aperçu une merveilleuse jeune fille assise au bord de l’eau.
Elle portait une blouse blanche brodée qui reflétait la lumière du soleil. Le Sultan, incapable de la quitter des yeux, décide de la prendre avec lui pour l’installer dans son harem. Sa mère supplie le Sultan de ne pas la lui enlever. Désespérée, la jeune fille se jette dans le fleuve, vers la mort,
en criant « mieux vaut nourrir les poissons qu’être esclave des Turcs ! » Plus tard, sa tunique est retrouvée flottant sur les vagues ; le Sultan brandit le vêtement et le fait claquer au vent pour saluer la victoire douloureuse et tragique de a jeune fille. L’ia est donc également associée au patriotisme roumain.
À l’origine, la blouse est faite et portée par les femmes des campagnes, qui travaillent la terre et ont besoin d’un vêtement qui ne gêne pas leurs mouvements. Plus tard, cette blouse bariolée, considérée comme typiquement roumaine, est adoptée par les classes moyennes et supérieures, et même par la famille royale. La princesse Illeana (1909-1991) et sa mère, la reine Marie (1875-1938) se mettent à porter l’ia en signe de patriotisme et de respect pour la culture roumaine. Les dames de leur entourage et la haute société roumaine suivent le mouvement.
Aujourd’hui encore, chaque région a son propre style d’ia.
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